"Tu te disperses, tu commences tout, mais tu ne finis rien. ça fait des mois que tu écris, que tu prends des photos, mais tu n'en fais rien. Au final, j'me dis que t'as pas les couilles de te lancer !".
C'est ce qu'IL m'a dit hier soir. ça pique, mais IL n'avait pas tort de me le dire aussi frontalement.
Voilà plus de cinq mois que mon état de santé m'a assignée à résidence. Plus de 150 jours passés à répéter : "Il paraît qu'il faut souffrir pour créer. Quelle chance ! J'ai toutes les conditions requises". Plus de 3600 heures passées à me convaincre que je peux partager mon "roman-photos". J'ai trouvé des tas d'excuses pour expliquer pourquoi j'ai "pas les couilles", en dehors du simple fait que, par nature, appartenant au genre féminin, je ne suis pas supposée disposer de ces attributs.
Ce n'est pas si simple d’exhiber la face cachée de soi, de passer, en un clic, ou presque, du statut de scribouillard au service de nos Chères collectivités locales à "artiste", de sortir les textes, les photos, de prendre le risque d'être évaluée, comme simple une boutique en ligne. Mais comme c'est le moyen le plus simple et le plus rapide pour partager ce qui occupe mes journées de convalescence, je me lance !