Trêve des confiseurs, mon cul

Merci Wiki de m'avoir expliquée que c'est à la presse satirique de la fin du XIXème siècle que l'on doit l'expression "trêve des confiseurs", parce que tous les groupes de la Chambre des députés de la future IIIème République s'entendaient  tellement bien qu'ils avaient décidé d'un commun accord que le passage à la nouvelle année n'était pas le meilleur moment pour aborder des sujets sensibles. Comme si ...

La "presse satirique" de l'époque n'a certainement pas imaginé ce qu'elle subirait un 7 janvier, 130 ans plus tard, juste après la fameuse trêve des confiseurs.

Alors, entre agapes et projets de plus ou moins bonnes résolutions, je fais fi de la trêve des confiseurs pour dénoncer ce qui Vu de ma fenêtre apparaît comme un "véritable" scandale (comme le disent si mal les journalistes quand ils veulent qu'on comprenne bien que c'est vachement grave) : la discrimination dans les paquets de SMARTIES®.

Avant d'entrer dans le vif du sujet, et surtout, avant que ma môme ne penche la tête, pour me dire d'un air dubitatif "quand même, Maman, je sais pas si c'est bien les gros mots sur ton blog" , pour celles et ceux qui n'auraient pas reconnu, le titre du billet du jour n'est qu'une modeste, mais alors très très modeste, allusion à l'une des chroniques de la haine ordinaire de Monsieur Pierre Desproges.

 

Oui, vous avez bien lu, je souhaite m'entretenir avec vous de ces "petites dragées de chocolat enrobées de sucre coloré créées en Angleterre, en 1937 par la société Rowntree Mackintosh, commercialisées en France depuis 1963, mises en tube en 1969, puis en mini-boîte en 1978 et enfin en pochon plastique refermable en 1998".

Même si l'utilisation des petits®m’effraie un peu, je remercie tout de même Nestlé®pour la notice publiée sur son site. Oui, vos "bonbons extra chocolatées contiennent plus de 65% de chocolat au lait 100% pur beurre de cacao" ; c'est indéniable et vérifiable. Vos "petites dragées chocolatées se présentent sous huit couleurs différentes" ; itou. Mais si bien documentée soit-elle, la notice n'aborde pas (élude ?)  le sujet majeur : après une longue étude menée par ma fille et moi (inutile de brandir les étendards sur le thème "on ne mêle pas les enfants à la politique", dès qu'on devient parent on a assez de raisons de culpabiliser), force est de constater que lesdites "huit couleurs" ne sont pas présentées à parts égales, et ce, ni dans les paquets individuels, ni même dans les sachets collectifs. Pourquoi ?

Pour être précise, je ne remets pas en question le goût, qui est en "parfaite" adéquation avec les miens, de goûts. Dépourvus de bruit et quasiment d'odeur, j'ai apprécié leur conversion au colorant naturel, puisqu'elle m'a rassurée dans mon écocitoyenneté. Ce qui me chagrine, c'est bien le nombre de représentants par couleur et par contenant. 

On pourrait me rétorquer que SMARTIES® (je suis confuse pour les perturbations visuelles, mais je n'ai pas envie d'avoir un procès moins d'un mois après la mise en ligne du blog) fut quand même "la première marque alimentaire à aller dans l'espace", puisque Yuri Gagarine, himself, en emporta un tube lors de son voyage du 12 avril 1961 dans la capsule Vostok 3KA-2.

Le problème n'est pas là. Visiblement, M. Gagarine, tout cosmonaute (du russe космонавт kosmonavt) qu'il fut, n'a semble-t-il, pas cru bon de vérifier qu'il emportait bien avec lui des dragées de huit couleur différentes, certes, mais aussi réparties à parts égales.

Il se trouve que je suis de signe "idéaliste" ascendant "Miss France". Je ne supporte pas les injustices, ni la paix, non pardon, la guerre et ni la faim dans le monde. Ne vous méprenez pas,  je n'ai aucune affection particulière pour l'une des huit couleurs, mais je ne comprends pas pourquoi elles ne sont pas représentées à parts égales alors que S------S a pris la liberté de sélectionner huit couleurs. Liberté, d'accord, mais dans le respect de l’Égalité et de la Fraternité. 

Comment ma fille de 9 ans et moi avons été amenées à faire ce constat "terrible" ?

Je dois vous faire un aveu : je déguste les smart... dragées chocolatées après les avoir réparties par couleur, si possible négligemment mais savamment disposées dans un réceptacle à fond clair. L'idéal, pour le rendu visuel, étant le fond blanc. Régal pour les yeux ; régal pour les papilles. Je suis certaine de ne pas être seule dans cette situation. Mais moi, j'assume !

Évidemment,  j'ai involontairement transmis cette manie à ma progéniture.

Et une fois le contenu du tube, ou de la mini-boîte renversée dans le contenant, il ne faut pas être grand clerc pour constater que ça ne fait pas La Rue Michel. Le compte des couleurs n'y est pas. Il est à mettre au crédit des dragées chocolatées colorées qu'à l'échelle d'un tube, pis, d'une mini-boîte, l'exercice n'est pas aisé. Après des observations fastidieuses et néanmoins rigoureuses, quand un tube contient 33 dragées chocolatées, une mini-boîte en présente 37. Pas moyen de diviser par 8. Mais je réfute l'argument qui revient à dire que c'est la configuration de la zone d'accueil qui détermine qui sera élu et qui ne le sera pas. Oui, j'ai pleinement conscience que la répartition équitable pourrait avoir pour conséquence de faire appliquer des quotas... Inutile toutefois d'envisager de déchoir une dragée chocolatée de sa couleur si ladite dragée n'est pas conforme au cahier des charges, car la nuit, tous les SMARTIES®sont gris.

 

Si les amatrices-teurs de grosses dragées chocolatées renfermant une cacahuète, ou fervent-es consommatrices-teurs de petites ou grosses dragées aux fruits, ont constaté que le scandale dépassait le cadre de S------S®,  qu'ils se joignent à nous, plus on est de fous, plus y a de riz !

 

Sur ce, trêve de plaisanterie,  je dois vous laisser car dans la nuit du 24 au 25 décembre, un gros gars barbu habillé en rouge et blanc façon vieille pub pour un soda américain, a posé sur ma Fenêtre une boîte de de mini-barres chocolatées avec un® après le nom qui commence par un C.

Des mini-barres chocolatées ... mélangées ...

 

A jeudi de l'année prochaine.