Tu rentres quand ?

"jeu. 30 juin 2016", c'est ce qu'indique le dernier billet que je vous ai adressé. J'ai des tas de raisons pour justifier cette pause. J'ai aussi des tas de raisons pour ne pas me justifier. Après tout, je ne vous dois rien ! Surtout que c'est pas un bon jour pour moi : mes omoplates ont visiblement un conflit à régler entre elles, à tel point qu'elles ont transformé ma colonne vertébrale en faille de San Andrea. C'est dire que mon humeur est au beau fixe ! 

 

 

Pour autant, vous n'y êtes pour rien.

Et par vos retours sur mes billets photographiques, je vous dois beaucoup.

 

En juillet, j'avais prévu de vous faire partager le journal de ma première cure thermale, mon coming-out médical, mais Orange, ex France-Tudéconnes, en a décidé autrement. 

Le saviez-vous ? Dans le département des Vosges (88), magnifique au demeurant, il est possible de rester sans réseau mobile 15 jours durants sans que l'opérateur, qui se vante d'être à la tête d'un réseau mobile à la couverture la plus large, n'y trouve à redire. Sans doute parce que la couverture est rongée par les mites. Evidemment, en ce qui me concerne, je n'avais pas besoin de cette fameuse couverture mobile, avant tout parce qu'il a fait très beau, et surtout parce que j'étais là pour me soigner. Mais les Autres, les Vosgiens ? Comment font-ils ? Ils se dém...ent. 

 

Saviez-vous également que dans le même département, les stations services, celles qui délivrent le sacro-saint dérivé du pétrole qui fait avancer la non-moins sacro-sainte bagnole, ne sont pas régulièrement alimentées ? Si si, sortis des grandes villes vosgiennes, les restrictions de carburant sont quotidiennes, et pourtant, j'ai vérifié, aucun dépôt pétrolier ne fait l'objet de blocage. Non Non. C'est comme ça. Remplir son réservoir relève de la grande loterie : vous ne savez pas quand ni même quel carburant vous sera proposé. Ce qui pimente la vie quotidienne, puisque les stations services sont éloignées les unes des autres par 20 voire 30 km. 

Alors, les citadins pragmatiques pourraient me répondre que la voiture personnelle n'est plus à la mode, qu'il faut privilégier les transports en commun. Mais là encore, Les Vosges, du moins certaines zones rurales des Vosges (je me demande si ce n'est pas un pléonasme) offrent une couverture mitée, plus que limitée. Je n'ai pas croisé un bus durant les trois semaines de cure. 

 

A ce stade, il est possible que l'Office du tourisme du département 88 (c'est pour les nostalgiques du jeu des plaques d'immatriculation pendant les longs trajets) considère que je ne lui fais pas une bonne publicité. Il a tort de penser ça de moi, car là-bas, tout est beau et tout est sauvage, libre département sans grillage ... Quand la Normandie aura grand peine à remplir ses objectifs de 3% de terres cultivées en bio à l'horizon 2018, le fameux département sans service, lui, affiche déjà 40% d'exploitations bio, agro-écologiques, voire, le luxe, agro-forestières ! Vous, je ne sais pas, mais moi, ça me fait rêver. 40% d'exploitants agricoles qui protègent leur santé, celles des consommateurs, qui contribuent positivement à la biodiversité de leurs terres. C'est comme ça qu'au détour d'une virée vers le Pont aux Fées, ça ne s'invente pas, vous découvrez dans un petit village de 200 ou 300 âmes, comme le dirait J.P. Pernaut, un resto du feu de dieu, un centre de loisirs dédié à l'éducation à l'environnement, un site d'hébergement entièrement connecté à la nature, et même, une ferme aquacole ! 

Hasard ou coïncidence, au moment où je vous écris, le journaliste de France Inter indique que la famille d'un agriculteur mort à force d'avoir répandu, sur les conseils avisés des professionnels de la profession, des pesticides, va pouvoir porter plainte contre le fabricant du fameux phyto qui n'a de sanitaire que le nom. Peut-être un signe d'une amorce d'un début de commencement de changement ... 

 

Quant aux déserts médicaux, qui ne sont pas un problème strictement vosgien, et bien, là encore, les Vosgiens ont une solution : faire appel à des professionnels étrangers. C'est dingue, peut-être même que les multiples candidats à l'immunité présidentielle ne l'ont pas encore intégré à leur futur programme, mais l'immigration contribue pour une part non négligeable à l'économie nationale, en vrai !

J'arrête là la démonstration vosgienne, au risque de verser dans la revendication et donc de perdre la bonne humeur qui était revenue en vous écrivant. 

Une dernière chose avant de vous laisser, là-bas, j'ai enfin mis en ordre une année d'écriture, de carnets, de .doc, de post-ifs ... Tout cela fait enfin sens ; pour moi ! C'est un début. Maintenant que j'ai bien rangé la chambre où je laissais le roman au repos,  je vais pouvoir vous le montrer. Rendez-vous ... au prochain billet ! 

 

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